Bye Bye Lyon
Le soleil brille, les oiseaux chantent, les enfants jouent dans les squares de la ville. Les fêtes de quartier et les raisons de prendre l’air se multiplient… Bref, c’est le début de l’été et le moment pour nous de faire nos cartons et de nous préparer à quitter Lyon.
Comme la Réunion, notre belle ville de Lyon est une belle maitresse qui nous coute beaucoup trop cher pour ce qu’elle nous apporte, qui plus est quand on a des modestes ambitions de propriétaires. On a eu beau se creuser la tête, nous avions peu de chances de nous offrir l’une de ses belles maisons avec jardin qui résistent comme des villages gaulois à l’appétit vorace des tractopelles des promoteurs préférés du maire du huitième. C’est sans rancune, peut être partie remise car cela ne m’étonnerait guère que l’on retourne dans Lyon dans quelques années.
Donc, comme certains d’entre vous doivent le savoir, nous nous installons cet été à Montluel, une ville de l’Ain, à quelques kilos de la capitale des Gaulles ( ?). Je dis « nous nous installons » mais Emmanuelle n’y sera pas pour grand-chose. Enceinte jusqu’aux yeux, elle va encore une fois se défiler pour notre énième session de déménagement, la cinquièmes en cinq ans.
Si les bâtisses de deux siècles avec cachet mais à la géométrie approximative vous attirent, si rien ne vous effraie, pas même une plongée dans l’univers de la décoration kitch des années 70/80 faites de papiers peints couleur flower power de malheur et de linoléum imitation je ne sais toujours pas quoi, bref si vous n’avez rien à faire, vous êtes les bienvenues chez nous car il y a du boulot.
Coté Famille, Zéfir a fêté ses deux ans le mois dernier. Entre la famille, les amis de la famille, la nounou, les amis de la nounou et surtout dadou, le petiot a été très gâté. Il a soufflé tellement de bougies d’anniversaire qu’il a fini par bruler une de ses magnifiques mèches blondes à trop vouloir s’exciter sur une flamme récalcitrante. Heureusement que son courageux papa est intervenu avec courage, dextérité, promptitude mais fulgurance. Rien de grave à part une odeur de mouton persistante qui ne l’a pas quitté pendant quelques jours.
Sinon, il remplit toujours le cahier des charges du parfait petit ange. Son vocabulaire s’étoffe lentement mais surement. Il gère assez bien la période difficile des « deux ans ». Enfin, c’est mon opinion. Il lui arrive d’entrer dans des colères noires pour d’obscures raisons, mais c’est surtout quand on lui refuse un xieme morceau de comté. Heureusement, cela n’arrive pas trop souvent et il comprend de mieux en mieux qu’on est (aussi) là pour lui fixer des limites.
S’il se refuse toujours à nous faire des bisous, il n’hésite pas à nous mordre baveusement (c’est ce qui s’en apparente le plus) et à croquer avec l’appétit d’un rongeur le ventre de sa mère en criant : « Bébé ! »
Bébé numéro deux va bien, il est selon les dires de sa mère, beaucoup plus excité que Zefir à l’époque, ce qui laisse présager du pire.
Manue a été contrainte à l’arrêt de travail avec quelques jours d’avance. Fini le vélo dans la boue sur les sentiers de campagne de l’est lyonnais à éviter les crocs des chiens des bohémiens du coin, finies les journées assises devant son ordinateur à grignoter des Pepito chocolat noir quand sa collègue a le dos tourné et surtout fini la baignade dans la piscine, le midi après le repas dans le jardin de la grande maison qui lui sert de lieu de travail.
Pour son retour au travail, elle se tâte à troquer la vieille carcasse qui lui sert de vélo pour un scooter 125 électrique propulsé par des kilowatts proprets de marque Enercoop bien plus conformes à sa conception du transport doux.
En ce qui me concerne, (me, myself and i), tout va pour le mieux…Professionnellement, j’ai trouvé mon expérience de professeur en lycée assez intéressante et à refaire. Les élèves nous poussent parfois dans nos derniers retranchements mais ils sont très attachants et cela reste très formateur. Je doute pourtant que je fasse carrière dans l’éducation nationale. Je préfère l’écrire pour m’en souvenir dans quelques années.
Je termine par le plus important. Je fais un gros bisou à Louna, ma toute nouvelle filleule, à qui je ne promets pas grand-chose à part de m’améliorer en hébreu et en envoi de carte postale.
Grosses bises,
A.