On est en retard
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Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas occupé de ce blog. Comme le disait une amie réunionnaise qui va bientôt accoucher (2009, c'est l'année des bébés !), j'ai un autre bébé qui m'occupe plus que de raison depuis quelques semaines.
Market'Inside
Je monte ma propre activité et ce n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît mais j'y crois à fond et puis j'ai pas trop le choix.
D'ici la fin du mois, je pense qu'il y aura du nouveau. Business Plan + Site Internet et puis, premiers rdvs clients vont un petit pimenté mon activité et mes débuts dans ma vie de self made man tant désiré.
Mais, comme le dit souvent Dara quand il m'appelle à 21h en sortant du boulot : « Ce n'est QUE le boulot ! »
Zéfirounet
Le petit, le vrai, le zézé a 4 mois révolus depuis quelques jours déjà. J'ai un petit peu de retard et malheureusement lui aussi.
Il a passé sa visite médicale, il y a quelques jours. Tout s'est bien passé, il remplit parfaitement le cahier des charges du bon petit bébé mignon et en bonne santé. Je n'ai pas une grande responsabilité dans tout cela, sa maman s'en occupe beaucoup et très bien même s'il la rend un peu chèvre de temps en temps.
Il s'exprime beaucoup et c'est un euphémisme. Pour qu'il ne se sente pas seul, je me suis remis à parler le bébé pour participer à ses concerts de borborygmes joviaux. On forme un duo ravageur.
Il est tonique. Il tient à quatre pattes pendant au moins deux minutes avant de s'avachir épuisé sur la serviette préparant dans la foulée une séance de pleurs à la sonorité surpuissante que l'on traduirait par un : « Eh oh ! Ça va pas de me faire suer comme ca ! »
Il est bien nourri. Ses cuisses et ses joues sont toujours belles à croquer et ravirait n'importe quel cuisiner kebab.
Bref, il navigue avec allégresse entre les intervalles de confiance de son évolution néonatale. Tout va bien quoi !
Sauf que … et il y a toujours « un sauf que » pour gâcher la fête et par la même occasion ternir notre petit tableau parfait de parents gagas de leur petit gars. Le médecin a indiqué une mauvaise note dans son carnet.
A la rubrique « Attrape les objets », il a coché irrémédiablement: « Non ». Ça y est ! Ça y est, il est déjà en retard !
Il est censé à cet age, attraper tout ce qui passe devant lui. Et ce n'est malheureusement pas le cas.
Il a beau, sous mes injonctions répétés et mon regard inquiet, enlacer son doudou avec ardeur quand je lui colle sur le torse. Ce petit feignant lève à peine le petit doigt quand je lui présente un jouet, sa tétine et tout autre objet qui passe pas la. Son petit bras (souvent le gauche d'ailleurs) frétille, bouge dans tout les sens et se repose épuisé par l'exercice neuromoteur intense qu'on vient de lui infliger.
Certains taquins diront que c'est tant mieux qu'il n'ait pas pris de son papa son petit coté chapardeur des pays du sud.
D'autres me diront de ne pas m'en faire et que chaque enfant à sa propre évolution, que je dois m'en remettre au livre « Votre enfant est naturellement doué » qui dit que l'évolution tient plus au désir et aux émotions qu'à l'entrainement et à la sollicitation. N'empeche que...
En parlant de paternité conflictuel, de carnet de note, je ne sais pas ce que veut dire ce premier petit accroc mais cela m'a rappelé mon enfance et la manière dont mon père avait pris tres au sérieux notre scolarité, mes frères et moi.
C'est que lui, à nos ages, n'avait pas vraiment maille à partir avec l'Éducation Nationale. Dans les années 50, cette administration, qui a pourtant été si généreuse avec moi, n'offrait pas la scolarité pour tous aux indigènes de la république de l'Algérie française.
Il savait à peine lire et écrire le français et c'est moi qui dès le CE2 de mémoire remplissais les mandats-cash pour payer le loyer et les factures d'électricité (une vraie arnaque ce mode de paiement d'ailleurs, foi d'ex-banquier) et qui remplissais aussi les enveloppes de ces longues lettres qui partaient au bled. De longues lettres qu'il écrivait en arabe de sa belle écriture étrange et qui furent pendant longtemps le seul lien qui le reliait à son village natal. Elles me valent mes velléités d'écriture, j'en suis sûr.
Nos soirées, collés devant notre carnet de note sous sa présence menaçante restent gravés dans ma mémoire et trône à la première marche du podium des moments de stress les plus horribles de mon existence.
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En 3. Ma phase d'approche d'Hélène Lanceron, mon premier amour à la fac
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En 2. La Business Review à la Sorefi, Grand Moment
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et en 1. Les Soirées Carnet de note en tête à tête avec mon père.
Ses colères quand nos résultats n'étaient pas suffisants étaient suivis en Stéréophonie Dolby Surround par tout le quartier.
Des scènes d'un tragi-comique exacerbé ou il endossait le rôle d'un ténor surpuissant inondant nos oreilles de phrases moralisatrices et sentencieuses qui faisaient plus ou moins écho en nous. Il avait droit à tous les acquiescements qu'il voulait tant qu'il s'arrêtait au plus vite de nous assourdir et de nous effrayer.
A tour de rôle, les vilains chenapans qu'on était devions y passer et prendre la posture soumise, du style : « Stupeurs et tremblements ! Je ne comprends pas pourquoi j'ai eu un C en Conjugaison ! Jamais, ô Grand Jamais, cela n'arrivera à nouveau ! »
Cela arrivait à nouveau et la même ritournelle se reproduisait jusqu'à ce que mon père reprenait une pastille VICKS pour la gorge, se frottait les mains avec de la crème norvégienne, un formidable remède contre les crevasses des mimines douloureuses et s'occupait de nous d'une manière sur laquelle je ne m'attarderais pas et qui ferait légèrement toussoter n'importe quel juge des affaires familiales.
Cela a duré jusqu'au collège de mémoire et que les premiers poils nous poussent sous le menton. Longtemps, je lui en ai voulu mais je pense que je lui aurais encore plus voulu s'il avait abandonné plus tôt. Ce n'est absolument pas par pur masochisme que je dis cela.
Cela n'empêche que cela m'a réussi. Excepté les jours de blues, j'ai toujours eu tendance à le penser.
J'ai pas fait Math Sup, Math Spé mais j'ai trompé les statistiques ministérielles de réussite scolaire. J'ai pas un Qi au dessus de la moyenne ni une culture à gagner mille euros tous les midis au jeu des milles euros mais c'est bien suffisant.
Paradoxalement, mon père croyait en nous. Il avait un peu de mal à l'exprimer verbalement. Et malheureusement, on ne le comprendra que trop tard, il devait certainement être le seul.
Ces péripéties, je me suis juré de ne jamais les reproduire avec mes propres enfants qui eux seront naturellement brillant, travailleur et bien éduqués.
Je me suis promis d'être toujours très tolérant avec eux même s'ils avaient cassé la théière de l'arrière grand-mère et de toujours les féliciter comme s'il avait marquer un but en finale de la coupe du monde avec l'équipe d'Algérie. Un vrai papa modèle en théorie.
S'il y a un exemple que je ne suivrai pas c'est bien celui de l'exil qu'on vécut mes parents.
Emmanuelle et moi, on n'immigrera jamais dans une société à tendance impérialiste avide de main d'œuvre et prête à toutes les aberrations géopolitiques pour se constituer une nouvelle plèbe qu'elle pourra soumettre, gangrenée qu'elle est par sa fatuité de bourgeoise judéo-chrétienne dégoulinante de bons sentiments dévoyés. Certainement pas.
Par contre, il y en a tellement d'autres, d'exemples que je souhaiterai reproduire. La façon qu'ils ont eu de nous élever, nous 5, la dream team cauchemardesque en multipliant les talents. Coiffeur, Ébéniste, Glacier, Pâtissier, Tricoteur. Mes parents ont jeté les bases de la théorie sur la décroissance.
Au bout milieu des années 80, à l'age d'or de la consommation qui a poussé toute une génération à ne plus rien savoir faire de ses dix doigts pour finir par taper sur un clavier, mes parents m'ont montré ce que voulait dire se retrousser les manches.
Qui sait encore dépecer un mouton de trente six kilos entre une baignoire et un lavabo de nos jours ? Qui prend, à part les grands mères à la retraite et pas toutes, le temps de tricoter des pulls pur laine à des gamins qui changent de taille tous les ans ? Qui arrive à économiser 6 mois de salaire dans l'année pour emmener ses enfants en Algérie ? J’en passe et des meilleurs.
Voilà, clap de fin sur mon nouvel ego trip en forme d'hommage parental à retardement et sur mes turpitudes de père encore un peu déphasé avec la réalité.
La naissance de Cousin Gabriel
Du haut de ses 4,350 kg et 54 cm (je crois que ce sont les bons chiffres) Gabriel est né le 26 aout et va donner beaucoup de fil à retordre à Zéfir et voire même à sa grande sœur, Cerise. On en a profité pour visiter enfin, cette magnifique petite ville qu'est Annecy.
Raid VTT au Pays d’auge :
Bon ok, avec Kamel, on s’est perdus, on a cassé un vélo et cramé du coco mais c’était quand même bien sympa.
Pendant ce temps, Emmanuelle et Zéfir, en bretagne en profitaient pour… profiter de leurs cousins d’Israël en compagnie de Perrine, Christophe et Emile.
La venue de Micka et Mylène à Lyon :
Il y en a peu qui franchissent le pas, donc il faut leur rendre hommage. Rennes en fin d’après midi, Lyon au milieu de la nuit. Apres 4h30 de TGV, ils ont eu le lendemain la force de venir à bout du parcours d’élite qu’on leur avait concocté. Notre Dame Fourviere, Vieux Lyon, Croix Rousse-les pentes, resto sur les quais du Rhône et une petite visite de Pérouges dans les environs de Lyon.
Ah Pérouges, l’un des plus beaux villages de France, ses rues pavés, ses maisons, sa centrale nucléaire !
Les vendanges à Montain :
On a enfin fait les vendanges de la vigne de beau papa. Un vrai sacerdoce, 2H45 d'effort par temps ensoleillé en récoltant un excellent mais trop rare raisin. Cela ne mérite pas un article long comme le bras. D'autant qu'on a piteusement laisser l'appareil photo à la maison. On se dit à l'année prochaine.
Ce qui m'a marqué dans cet activité inédite pour moi : le tour de poitrine... et les mollets de Rolland,le bouilleur, celui qui centralise la collecte de tous les vendangeurs dans une bassine accrochée à son dos. 80Kg quand même.

Cours de Théâtre :
J'ai sauté le pas et me suis inscrit à un cours de théâtre à la MJC de Mon Plaisir, mon quartier à Lyon. Je ne sais pas trop ce que cela va donner mais cela fait des années que je me dis que cela devrait être une bonne expérience pour moi. Comme je ne fais jamais les choses à moitié. On s'est éclatés avec la Manue à rédiger le premier acte d'une comédie qu'on ne finira peut être jamais.
Lien :
Conte à la mode comté.
J'ai essuyé mes premiers revers critiques de la part de deux gamines, Lali et Mina, en entamant la lecture d'un conte sortie de mon esprit malade, une nuit agitée, il y a quelques mois : l'histoire étrange entre une tranche de comté et une tablette de chocolat.
Lien :
Voilà, voilà, je retourne à mes petites affaires.
A bientôt pour une piqure de rappel des news de la famille BOUDIB
Amara