Welcome, de Philippe Lioret

Comme tout mal élevé qui se respecte dans cet article, je ne pourrai m'empêcher de déflorer les mystères du film par quelques indiscrétions notoires. Que ceux qui ambitionnent d’aller le voir passent leur chemin ou trient le bon grain du mauvais dans ce qui suit.

Ce n’est pas encore ce soir que Emmanuelle me trainera dans un UGC ou un Pathé pour aller voir une bonne superproduction américaine ou française. Peut-etre que si un jour Steven Spielberg s’attaque à la Biographie (Forcement épique) du créateur de la formule du Nutella ou que l’UGC se décide à végétaliser les parois et les toits de ses horribles blocs de béton Gris et Bleu qu’il a dupliqué partout en France.

Donc à défaut d’aller voir Bienvenue chez les C'h’tis au Pathé, ce soir, c’est au Comédia de la rue Diderot que nous allons voir un film qui fait tant parler notre fraichement nommé Ministre de l'immigration, Eric Besson. Il s'agit de : Welcome ! De Philippe Lioret, avec Vincent Lindon

Attention ce n’est pas le Remake Américain du film de Dany Boon, mais un film coup de poing dans le ventre sur le traitement des sans papiers qui tentent chaque jour de traverser le Channel et d’entrer sur le territoire britannique.

Le pitch tient à peine sur le papier gras d’une portion de frites : “A Calais, Simon, un maitre nageur, en instance de divorce, tente de surmonter sa peine en entrainant, Bilal, un jeune Kurde mineur, à traverser la manche à la nage et à retrouver sa belle déjà installé à Londres.”

Oui, M. Besson, ce film fait mal, très mal à la France. On a du mal à accepter comment « se gere » le probleme de l'immigration à Calais.

Au delà du contexte géopolitique de l'immigration qui plane sur une ville marquée par la crise et qui n'a pas forcement besoin de cela, on ne peut que se sentir révolté à la fin du film. On serre fort le poing à la vue d'un responsable de magasin et du vigile qui bloquent l'accès de facon honteuse aux Sans Papiers : « On veut pas de vous ici » ou d'un voisin délateur qui appela le syndic et les flics de celui qui va héberger un sans papier.

On sourit quand une trentaine d'entre eux se précipite à la piscine parce que l'un d'eux à trouver l'astuce d'y aller pour se laver. Et enfin, On a de la peine pour les souffrances que s'infligent les sans papiers pour accéder à leur El Dorado, et puis même s'il s'agit d'une fiction et que personne pour l'instant n'a été repêché.

Je n’ai aucun regret après avoir vu ce film, enfin si un seul, nombriliste peut être, qu’il ne soit pas sorti un an plus tot. Je me serais vu à la Réunion avec Claire et Fred, au cinéma. Pour l’occasion, Fred aurait fait une petite entorse à sa règle “Ne jamais aller voir un film français au cinéma !” On se serait retrouvés chez les uns ou chez les autres et on en aurait parlé, longuement ! On en aurait su un peu plus et puis on leur aurait peut être donné envie de rentrer à nos Calaisiens préférés. Pour qu’ils réussissent leur rêve, Fred aurait donné des cours de planches à voile aux sans papiers, Claire construit une maison flottante à vapeur. Allez j’arrête mon délire idéaliste.

Je vous invite tous (enfin, pas à mes frais, faut pas délirer) à aller voir ce magnifique film !

A bientôt et (peut être) Bon film !

Amara

PS : Fred et Claire (Sur l’image d’accueil, à droite, lui tire la langue)