Israël, comme t’y es belle !
L’entrée sur le territoire
Je place ce passage au tout début de mon post non pas par hasard mais pour etre suffisamment clair.
L’entrée en Israël fut le seul moment difficile pour moi pendant tout notre séjour. Une fois sur le sol israélien, je me suis senti en sécurité et je fus accueilli et traité avec la plus grande hospitalité par les amis et la famille des Yahav.
Ceci dit…
Inutile de dire, malheureusement, qu’on ne parle pas de tourisme en Israël comme en aucun autre pays du monde. J'exagère un peu peut être, mais ce serait hypocrite de ma part de cacher, moi, petit banlieusard magrébin, que je n'avais pas d'appréhension avant de pénétrer dans le territoire israélien.
Inutile de dire non plus que les autorités de protection du dit territoire, essentiellement des jeunes filles dont la plus séduisante portait un appareil dentaire, avait également une petite appréhension à me voir entrer dans le territoire israélien.
Au début, j'ai été flatté qu'elles s'intéressent autant à moi. Il a fallu que je leur parle de tout, de mon père et de ma mère, de la raison pour laquelle ils se sont installés en France, de leur religion, de mon mariage avec la Manue, de mon travail, de petites choses dont je ne soupçonnais pas qu’elles soient importantes pour la sureté de l’état israélien et puis de l'intégralité de notre petit périple depuis deux mois. Je n'ai pas été aussi dans le detail (heureusement pour elle et malheureusement pour vous) que dans le blog mais cela a pris pas mal de temps au point que c’etait inévitable, j’ai fini pas perdre patience.
Apres deux heures et demie d’attente, en pleine pause déjeuner, quand des ressortissants français, américains passaient la frontière comme on franchit le péage de l’autoroute A6 (hors zone de pointe bien sur), j’ai craqué, j’ai pris une grenade dans ma main… et je l’ai mangé.
Bon la blague est très mauvaise, surtout si on ne sait pas faire la différence entre une grenade et le fruit du grenadier.
Finalement tout s’est bien passé, on avait fourni le numéro de Tsar et Valérie mais ils n’ont recu aucun appel.
Eilat
C’est bien le pendant d’Aqaba, une ville balnéaire ou les israéliens du nord viennent se relaxer à la moindre petite occasion.
Dotée en plus d’un piste d’atterrissage située à quelques centaines de mètres de la plage, d’une marina assez bien garnie, c’est une ville artificielle faite de nouvelles constructions d’appartements et d’hôtels qu’on imagine hors de prix (on en a aperçu avec des jacuzzis posés à même le balcon). Le niveau de vie en Israël est équivalent voire supérieur à celui que l’on connait en Europe. A Eilat, on séjourne dans une chambre d’une Youth Hostel, une nuit pour récupérer de notre petit circuit dans le désert de la veille. On prendra un bus pour Jérusalem le lendemain (4 h de route), un peu las de la plage et du sable fin. Trop dur la vie!
Jérusalem
Ca y est, on retrouve les Yahav qui paraissent en pleine forme après quasiment 6 mois de paternité et de maternité de haute volée avec leur petit dernier qui est fait leur petit premier. Ils habitent une petite maison au cœur d’un village de chic et de charme nommé Beit Zayet (le village de l’olivier??") en proche périphérie de Jérusalem. Valérie nous fait le tour du propriétaire et du village. Situé sur une colline il suffit de suivre la route pour en faire le tour et revenir sur ses pas, l’effet de surprise est garanti Valérie. C’est vraiment paisible et joli, au point que des richissimes russes se font construire des châteaux ou pire des forteresses.
Notre première journée est consacrée à la visite de la vieille ville.
Très académiques, on ne rate les points essentiels. On flânera, se perdra plus tard, le dernier jour de notre séjour:
On y visite la Saint Sépulcre, pour les profanes, le lieu où repose le corps de Jésus Christ. On sent la ferveur et la foi des croyants venus du monde entier pour voir ce lieu. Comme la légende le dit, ce sont des arabes musulmans qui ont le droit de garde de ce lieu de culte, les orthodoxes, les catholiques, et toutes les églises chrétiennes se plient à cette tradition.
Apres une petite marche dans les dédales de ce petit labyrinthe qu’est la vieille ville, nous reprenons des forces en dégustant un délicieux sandwich grecque de très bonne facture (Oui, on peut faire au sein même de la ville sainte!) puis nous nous dirigeons vers l’entrée de l’esplanade de la Mosquée Al Aqsa, un lieu de pèlerinage pour les musulmans.
L’accès, l’après-midi est interdit aux non musulmans, Emmanuelle ne pourra pas rentrer et ne le souhaitera pas non plus. On me demande de réciter la Fatiha, la sourate la plus récitée du Coran pendant les prières des croyants. C’est le seul moyen de prouver que je suis bien musulman.
Je découvre les lieux que j’ai souvent admiré en photo ou à la télévision. Le dôme du Rocher toute en dorure, l’immense esplanade ou les croyants se recueillent et lisent au calme. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’a marqué, le calme et le silence de cette esplanade. Cette place a fait couler le sang, quand en 2000, elle fut le détonateur de la seconde intifada.
A quelques pas de là, l’un des murs d’enceintes de la mosquée Al Aqsa est en fait le mur des lamentations. Je n’ai pas trop de commentaires sur le mur des lamentations. Comme pour les monuments chrétiens, je ne me suis pas trop approché par respect pour les croyants qui se massaient sur l’édifice.
Que savais-je sur la mer morte ? Bien entendu pas grand chose ! Je savais qu’elle était extrêmement salée, qu’on y avait une extrême flottabilité, que ses savons étaient très réputés. Bref, pas grand chose.
Déjà, fait notable, elle est en dessous du niveau de la mer, de plusieurs centaines de mètres. Au grand dam des israéliens et des jordaniens, elle recule d’années en années sous l’effet de la production de sel des deux pays et de l’évaporation naturelle. Israël a dans ses tiroirs un projet d’aqueduc prêt à irriguer la mer morte à partir des eaux de la méditerranée.
Ce qui m’a frappé quand j’ai pénétré les eaux de la mer morte, c’est la densité du sel, j’avais l’impression de tremper mon corps dans de la vinaigrette. Il était formellement interdit de tremper sa tète au risque d’y perdre un œil. Des maitres nageurs sauveteurs scrutaient le bord de l’eau, non pas à cause des risques de noyades mais de ce type d’incidents.