Traversée de la Jordanie
Ah la Jordanie !
Nous l’avons bien mérité, il nous a fallu une nuit entière pour rallier Amman depuis Kuala Lumpur avec une petite escale au Koweït de 3 (très longues) heures. Nous avons survolés de jour, le Koweït, une suite interminable d’oléoducs, de cuves à pétrole et de derricks. Autant dire, sans grand intérêt. L’Arabie saoudite, par contre, dévoile des paysages d’une pureté impressionnante. Des kms et des kms de sable rose à perte de vue. L’immensité du désert est à la fois magnifique et très très angoissante.
Emmanuelle et moi avions beau peu connaitre la Jordanie, à peine arrivés, le même sentiment de familiarité nous a traversés. Les paysages, les visages et même le langage (qui a dit que l’arabe était universel) sont certes différents du Maghreb, et notamment de l’Algérie, mon pays natal, mais cela nous semblait tellement moins exotique que l’ile Maurice, l’Indonésie, la Malaisie.
A commencer par la nourriture où le fameux régime crétois se reproduit jusqu’en Jordanie. Au menu du p’tit déjeuner traditionnel : Fallafel, Pain Pita, Houmous et Salades de concombre et de tomate.
La température a quand même chuté d’une bonne quinzaine de degré. Il fait frais, mine rien nous sommes quand même en fin novembre.
Nous avons une dizaine de jours avant de retrouver Valérie, Tsar et Amit, nos cousins Jérusalémites. Nous allons essentiellement les employer à la visite de :
Pétra, la cité nabatéenne légendaire du sud du pays,
Aqaba, la ville côtière au bord du golfe du même non faisant face jouxtant presque Eilat, sa jumelle israélienne et à quelques kilomètres de nage de l’Egypte et de 4X4 de l’Israël, l’Arabie Saoudite.
Et enfin le désert de Wadi Rum, le théâtre de l’épopée de Lawrence d’Arabie, rendu célèbre par sa biographie filmée avec Peter O’toole et Omar Sharif.
Avant de partir pour Pétra (Emmanuelle est très excitée, elle ne cesse de s’enthousiasmer à l’idée de voir Pétraaaa), nous en profitons, en forme d’amuse-gueule, pour visiter les vestiges antiques du centre ville d’Amman.
Petra : De résistance, elle est le plat
Qui savait qu’entre le 1er et le 3ieme siècle après Jésus Christ, perdu dans le désert aride de la Jordanie, une petite cité rivalisait avec Rome dans sa domination de la région ?
Au carrefour des caravanes venant d’orient, encaissée dans la vallée du rift se trouve Pétra, une cité labyrinthique et très ombrageuse qui offrait, avec contreparties bien entendu, une escale rêvée aux commerçants de monde entier.
Doté d’un système d’irrigation qui fascine encore les archéologues et véritable forteresse naturelle, un seul accès permettait d’y pénétrer, elle fut très longtemps à l’abri des attaques des tribus locales et des assauts romains jusqu’a ce que les routes du commerce se déporte et réduise son incontournable influence petit à petit.
Restée dans l’oubli pendant une douzaine de siècles, elle fut redécouverte en 1812 par un aventurier suisse grimé en arabe, Jean Louis Burckhardt. Il en signa les premières esquisses qui feront le tour du monde. Depuis, c’est le joyau de la Jordanie, celui qui fait venir en nombre les touristes du monde entier, qu’ils aient vu ou non le troisième opus d’Indiana Jones et son final inoubliable dans la cité nabatéenne.
Malgré son caractère très escarpé, Pétra se visite simplement et de l’avis de tous, en deux jours minimum. Le premier jour, on laisse de coté les dénivelés trop importants que l’on réservera pour le lendemain. On se laisse happer par la foule des touristes en suivant les méandres de l’allée principale, l’ancienne entrée pavée du Siq, celle qui était sévèrement gardée par les gardes Nabatéens.
Apres quelques minutes de marche, apparait le premier bijou et le plus célèbre de Pétra, la Khazneh, qui veut dire littéralement Trésor du Pharaon. C’est un palais dont la façade d’une quarantaine de mètres de haut, entièrement taillée dans la grès du dôme principal aux premières marches qui sortent du sol. Il s’offre à nous dans une immense place que la nature a semblé lui laisser pour nous accueillir de la façon la plus grandiose qui soit.
Les chevaux attelés à l’entrée du parc de Petra et les calèches s’arrêtent là. La suite, pour les plus paresseux et les moins en forme, se fera à dos d’âne, ou de chameaux.
Si vous souhaitez découvrir le Kazneh en vidéo, cliquer sur le lien plus bas :
Le Déir, le Monastère
Le second joyau de la couronne s’admire après une bonne heure et demie de marche sous le soleil et la poussière pour corser l’affaire, on l’appelle, le monastère. Un peu plus dans les hauteurs et plus exposé que le Kazneh, c’était un ancien lieu de culte de la religion nabatéenne et puis un monastère dans la religion chrétienne.
Les hauteurs de Pétra
Le lendemain, retour à Pétra tôt le matin, malheureusement le temps n’est pas aussi splendide que la veille et notre petite grimpette du jour ne nous permettra pas de percer le plafond nuageux. Nous prenons les sentiers montagneux pour accéder aux beaux panoramas. Ceux qui aiment la marche et les panoramas d’exception peuvent se réjouir car les sentiers sur les hauteurs offrent ce qui se fait de mieux.
Aqaba, Cité Balnéaire
Emmanuelle et une partie de sa famille s’étaient organisés une petite excursion lors de mariage de sa cousine et elle se demandait ce qui avait changé depuis cette année et demi. Aqaba va bien et elle vous remercie. Des hôtels ne cessent de se construire et elle est plus que jamais la plaque tournante du pays car son seul acces commercial par voie maritime.
Les Jordaniens d’Amman et du reste du pays viennent y flâner et profiter de son climat plus clément qu’au nord.
Nous en profitons pour effectuer ce que nous pensions être notre dernière trempette de l’année. Un léger mais glacé vent venant du nord et du désert nous est très désagréable et rend l’exercice bien moins fun qu’il n’y paraissait. Je m’essaie à la PMT, il fait quasiment meilleur dans l’eau qu’à l’extérieur. Le Golfe d’Aqaba est réputée pour sa faune sous-marine. J’aurais du louer un bateau et un expert en plongée pour découvrir les plus fameux spots de Snorkling du coin mais en fait je m’en fous. Les eaux de la Malaisie, de Bali et de la Réunion en regorgeaient. J’en ai bien eu ma dose de poissons en tout genre.
Apres moult tergiversations, Emmanuelle doit elle prendre le 4x4 ? Est-ce vraiment sérieux vu son état ? Nous décidons d’opter pour une petite excursion de deux jours et une nuit dans le désert non loin d’Aqaba, à Wadi Rum.
Le désert de Wadi Rum
Il y a donc quelques pré requis avant de partir faire une excursion dans le désert: Avoir un bon guide, un bon4X4, au grand dam d’Emmanuelle et puis être au moins 4. Hors saison, ce n’est pas si facile que cela. Nous avons du attendre un jour ou deux, le temps de trouver des partenaires d’équipage. Chose étonnante, c’était en fait des touristes italiens très gentils, Massimo et Gabriella, que nous avions croisés à Pétra quelques jours avant.
C’est un peu moi, qui ait poussé pour aller dans le désert, j’avais le sentiment que cela allait être l’aventure et le grand dépaysement. Emmanuelle m’avait tant parlé de sa semaine de marche dans le désert en Mauritanie que j’avais de grosses attentes. Pour le dépaysement et l’aventure, je pense que cela sera pour une prochaine fois mais nous avons passé de bons moments et vu de belles choses…