Les Volcans de Java
Depuis Singapore, nous avons pris un low cost AirAsia.com a destination de Sorabaya. Tout s est bien passe, les vols y sont surs, les avions de qualite et Amara a trouve les hotesses, enfin le personnel aerien tres tres professionnel.
Une fois decides sur notre itineraire, nous avons ‘organise’ notre voyage en achetant pour plus 4 000 000 de rupiah un trip semi organise.
Rassurez vous pour notre portefeuille (bis)
Ici pour un euro, on recolte 13500 ruppiah. Enfin si le crach boursier n a pas trop entame la valeur de notre si utile devise. Cela rend un peu megalo et c' est un vrai casse-tete pour calculer un budget.
Jour1 : Lever de Soleil depuis un "Fabulous View Point" / Ascension du Bromo – 2200m
Nuit a l hotel Cemara Indah – Cela doit vouloir dire la belle montagne en Bahasa Indonesia - Il fait tres frisquet. Enfin moins de 23 degres.
Reveil a 3h30 – Non, vous ne revez pas ! Reveil tres tres difficile
Depart dans l obscurite a 4h00 en 4x4 Toyota Land Cruiser pas tres confortable. Le conducteur est un adolescent qui peine a retrouver le chemin.
Destination : Un mont dominant la caldeira des Monts Bromo, Batuk et enfin au loin le mont Semeru dont nous reparlerons plus tard.
C est un peu Disney Land In Here. Le view point est en fait une sorte d'amphitheatre a ciel ouvert et tout le monde se precipite pour avoir la meilleure vue.
Des 10aines de touristes armes d'appareil photo numeriques et camescopes, prêts a capturer a tout prix la moindre once de beaute de ce merveilleux panorama. Ils parlent toutes les langues mais plus anglais, russe et allemand que Kabyle comme de bien entendu.
Durant toute la phase de lever du soleil, apparaîssant par touche, un fabuleux degrade de couleurs illlumine la caldeira du Bromo et nous a particulierement charme.
En fait, il n y en avait que pour un seul, de volcan, celui qui est tout au fond et dont nous reparlerons plus loin…
Au premier plan le mont batok, au second le bromo, celui fume, et au dernier le Semeru
Au centre d’une mer des sables, un peu moins lunaire ou martienne que notre plaine des sables reunionnaise, trone le Bromo. Juste devant lui son petit frere le Batok. Bien lui en a prit, le Bromo est en sommeil depuis des siecles et ne degage qu un epais et continu nuage de fumee ... pas tres toxique.
Au pied de celui-ci, des dizaines de chevaux assez bien debourres attendent les touristes pour les aider a achever leur ascension. Emmanuelle me dit qu on se croirait en Mongolie enfin de loin. On prefere monter avec nos pieds la petite centaine de marche ! Rien de bien mechant. La crete autour du cratere est assez large et cela en devient un petit sentier de promenade pour mieux apercevoir le fond du cratere.
De retour a l hotel, nous avons une heure pour preparer le paquetage de notre prochaine expedition : L ascension du mont Semeru qui aura lieu le Jour 2.
Le mont Semeru ? Qu'est ce que c est ?
Et bien, c'est le roi des volcans de l ile de Java, notre everest a nous ! 3 646 m de pur bonheur, enfin pour celui qui ne les a pas encore monte. Amara en est tombe amoureux des qu il a commence a organiser notre voyage. Trop decu de ne pas avoir pu approcher le cratere du Piton.
Rassurez vous (Ter) ! Ce volcan n est pas vraiment dangereux en lui-même. Il n’emet aucune coulee de laves, de nuees ardentes, ou des gaz toxiques.
Certes, il a tue quelques randonneurs inprudents ces dernieres annees. Mais, ni plus ni moins que d autres ne l’ont fait. Ce qui fascine chez lui, c est sa regularite de metronome a produire une enorme eruption de vapeur d'eau melee a de la cendre volcanique et ce, toutes les 20 minutes.
Un spectacle magique qui merite d etre vu de plus pres.
Pour s en approcher, il nous a fallu prendre un guide, indispensable et obligatoire et un porteur pour la tente, la nourriture et ce que l’on pourra appeler pudiquement notre petit confort. Le premier contact fut assez bizarre. Le guide parle un anglais plus sommaire que le notre encore et le porteur ne parle pas un mot.
Et puis, Il faut dire qu'il s agit de rudes gaillards du village,pas tres impressionnant a premiere vue mais bien sur capables de faire l ascension en deux fois moins de temps que nous, imbeciles touristes, en fumant une clope a chaque pause et ne dormant pas une minute pendant les 36h du periple!
Je ne sais toujours pas a quoi on reconnaît un bon marcheur :
Au fait qu il ne fume pas à Ils fumaient deux fois par heure
A son gabarit à ils etaient a peine plus grand qu Emmanuelle
A la qualite de son equipenent à ils marchaient en bottes en plastique trouees
A son age à les traits trop tires, ils n en avaient pas
Tres vite, le guide nous a mis en confiance, s est place devant nous, nous indiquant d un Be Carful bien sonore les endroits dangereux. Au debut, avec Emmanuelle, nous en plaisantions, la suite du parcours nous a fait legerement change d avis.
Nous avons marche 6 heures pour traverser la foret qui nous a separe du village de depart Ranu Pani au campement intermediaire Cala Mati.
Nous avons dejeune au bord d’un lac volcanique absolument magnifique, un petit bout de suisse ou de jura perdu a plus de 2000m d altitude en Indonesie. Je me souviens encore des nuages venant lecher, au gre du vent, les rives du lac, puis repartir au loin dans la foret. (Cela fait un peu prout-prout mais c est vrai.)
Cette journee ne fut pas tres difficile malgre le manque de sommeil.
Emmanuelle etait en pleine forme meme si elle avait toujours faim. Au campement, une pancarte indiquait qu il restait 400m de denivele a combler avant le sommet.
Notre conclusion : Rien de bien complique ! Forts de la 10aine de randonnees que nous avions realise a la Reunion.
Jour2 : L’Ascension du Mont Semeru
L ascension finale doit se faire a 2h00 du matin. Non, vous n hallucinez pas !
Comme de bien entendu, Emmanuelle est de mauvais poil le matin. Il faut que je me perde en supplications pour la faire sortir de la tente et que nous partions enfin.
Nous partons finalement a 2h45.
Il fait nuit noire et c est une sensation assez etrange que de suivre un guide au pas malgre tous les embuches du parcours avec une petit lampe torche. Il est encore plus precautionneux que la veille, il nous montre des ravins a gauche et a droite quasiment tout le temps.
Au bout de 2 heures de marche assez sportive, nous quittons enfin la foret pour aborder la derniere partie de l ascension : le dernier kilometre
Le plus raide de tous et surtout dans un sol s assimilant a une dune de sable noir. Selon le guide, il y en a pour trois heures et on comprend vite pourquoi.
Chaque pas est une epreuve en soi. Enfin pour moi. D un coup, mes pieds ne semblent ne plus pouvoir me porter, ils glissent et ne trouvent aucune adherence. Mes chevilles n ont aucune rigidite. J ai beaucoup plus de mal a passer la vitesse lente et je peine a suivre Emmanuelle et le Guide qui sont a 10 m de moi. Si loin... Ils paraissent si bien s en tirer. A l abri des efforts superflus, chacun de leur pas est efficace. Je me calme, me concentre sur mes efforts, je rassemble mes forces et je prends une longue inspiration et .... J' insulte la montagne !
Nardin....XX??!!@@@ !*
* oui je sais, C'est pas bien mais ceux qui me connaissent savent que c'est le seul moyen de me faire avancer.
Au bout de 300 m de marche et en etant deja bien assez haut et meme trop haut pour Emmanuelle qui a la reputation d'etre soumise au vertige, nous nous decidons a stopper la et d admirer la vue. Nous sommes au point dit de l'arbre solitaire.
Le guide ne souhaite pas nous separer et il est inconcevable que je monte seul ou qu'Emmanuelle supporte une attente a cette altitude pendant pres de 5heures. De plus, il y a quelques annees un allemand s est trop approche du cratere et a recu un jet de pierre mortel sur la tete.
Je suis tres decu, le beaute du paysage ne transparait plus, je la trouve fade. Et puis, je regarde Emmanuelle, ma fidele compagne et je me dit quand meme quoi qu'on en dise....
on forme un bloc !
Je me souviens du Piton des Neiges, de la montee de Grand Place Les hauts et de notre premiere randonnee en suisse. Cela va en faire sourrire certians : Je ne suis definitivement pas un sportif et elle m a toujours apaisee dans les moments les plus durs, elle a toujours fait preuve de force, de courage, d opiniatrete pour faire que je me depasse. Cela n aurait aucun sens de monter sans elle et mes regrets s estompent vite.
Nous sommes a 3500m d altitude, le soleil se leve au dessus de Java. Aujourdhui, Personne ne peut nous regarder de haut.
Avec la pluie comme invite surprise, nous avons mis la journee entiere a regagner l hotel de Cemera Indah. Exhausted !
Jour 3 : Voyage en bus
Cette troisieme journee a principalement servi :
A faire le trajet de quelques dizaines de kms entre Cemero Lawang et kawa Ijen
A nous reposer. Mine de rien les efforts que nous avions produit nous avait epuise
A remedier a nos carences en communication en memorisant quelques termes indonesiens
Jour 4 : La petite Montee du Kawa Ijen
Nous devons nous lever vers 4h00 du matin – La course au lever de soleil est un sport national en Indonesie.
L’Ijen est une gigantesque souffriere de laquelle sont extraites quotidiennement des centaines de kilos de souffre. Et comment d apres vous ? Et bien a dos d indonesiens.
Sur un veritable parcours du combattants de plusieurs km, avec des deniveleves epuisants, ces petits hommes, pas plus epais que n importe qui, arrivent a extraire du cratere et redescendre au pied du volcan entre 80 et 100kgs de souffre a la fois. Un vrai travail de forcat qui... force si ce n est l’admiration la reflexion. Plus on descend au fond du cratere et plus les emmanations vous font suffoquer. Il y est tres difficile d y sejourner tres longtemps sans un voile de textile pour proteger les voies respiratoires.
On se pose quelques questions sur notre legitimite ici dans les lieux. Heureusement nous ne sommes pas seuls, des tas de jeunes indonesiens souriants viennent a notre rencontre et demande a etre pris en photo avec nous.
Aux porteurs qui passent devant nous, je lance un timide Apa Kabar ? (Comment ca va ?) et en reponse je recois la plupart du temps un Baik Baik jovial malgre leur dur labeur.
Ce troisieme volcan voit la fin de notre periple dans l est de Java, notre prochaine etape n est plus bien loin : Bali